1. Voici un index des destinataires des lettres de Marceline Desbordes-Valmore. Il comprend :
a/ Les noms que l'on va retrouver dans l'index des lettres (lettres envoyées comme reçues).
b/ Les noms révélés avec les lettres que j'appellerais « manquantes » qui sont des lettres que nous savons avoir été écrites, parce qu'il y est fait allusion dans une autre lettre par exemple, mais dont nous n'avons plus la trace matérielle immédiate (elles ont été détruites, sont perdues ou dispersées dans des collections privées).
2. Cette liste comporte pour le moment à peu près cinq cent entrées :
a/ Lorsqu'il y a un doute sur la validité d'un nom, celui-ci est alors suivi d'un point d'interrogation entre crochets carrés.
b/ Les personnes morales (académies, journaux...), comme aussi les noms des personnes qui ne sont contactées qu'anonymement, pour leur fonction (ministres, par exemple,) n'apparaissent pas.
c/ Quelques destinataires ou expéditeurs, peu nombreux, sont restés anonymes.
3. Les noms suivent l'ordre alphabétique :
a/ Quand il y a plusieurs prénoms, le prénom le plus usuel est précisé entre guillemets.
b/ Certaines personnes ont deux noms, c'est notamment le cas des mariages évidemment. Mais cependant chaque personne n'a qu'une seule entrée dans cet index. Et afin de ne pas être amené à ce qu'une même personne apparaisse plusieurs fois, j'ai dû choisir celui des noms qui m'a semblé le plus usuel : ainsi, par exemple, la sœur de Marceline Desbordes-Valmore, Eugénie, se trouvera au nom de Drapier, son nom d'épouse, tandis que la fille de Marceline Desbordes-Valmore, Ondine, qui va prendre le nom de Langlais, apparaîtra cependant sous celui de Valmore, nom par lequel il m'a semblé que l'on pouvait davantage la connaitre, nom qui par ailleurs est un pseudonyme, pour Lanchantin.
A
Abbema, Mme (Amalric ?)
Abrantès, Mme d' (« Laure »-Adélaïde-Constance Junot)
(1790 à Estagel (Pyrénées-Orientales) - 1854 à Rio de Janeiro) - Journaliste, créateur de journaux, écrivain, dessinateur, voyageur.
Avec des dons certains, une massive production de récits (notamment le Voyage autour du monde, paru en 1822, et qui sera un des succès de librairie du XIXe siècle), d’articles, de pièces de théâtre, de dessins réalisés lors de ces voyages (dessins quasi ethnologiques, par exemple des Îles Sandwich, Hawaï d'aujourd'hui, une précieuse documentation réaliste pour l'époque) et de caricatures, Jacques Arago suscita pourtant la réprobation d’une partie de ses proches, par des comportements déconcertants, par une vie par trop singulière par rapport à la leur certainement, voyageuse.
Marceline Desbordes-Valmore l'aurait rencontré à Bordeaux dans les années 1820. C'est à Bordeaux que Jacques Arago crée, en 1825, un journal, le Kaléidoscope, hebdomadaire dans lequel, notamment, il commente les représentations du Grand Théâtre, où joue précisément Prosper Valmore qu'il critique avec bienveillance ; à la même époque il publiera également à plusieurs reprises, dans ce même journal, des vers de Marceline Valmore.
Il délaissera vite des études qui l'intéressent peu (études en pharmacie, pour reprendre l'affaire de ses parents) pour se tourner vers l'écriture de vaudevilles. Il débute ainsi, dans les années 1820, comme auteur de théâtre et il publie ses premiers vers. Dans les années 1830, il achète une imprimerie et crée plusieurs revue dont La revue du lyonnais, qu'il enverra régulièrement à Marceline Valmore. Avec toutes les qualités d'un homme d'action, désireux aussi d'utiliser les nouvelles techniques que lui propose son époque, il a la volonté de s'intéresser à Lyon comme un centre émancipé du pouvoir dominant de Paris.
Il rencontrera Marceline Desbordes-Valmore dans le courant des années 1820, à Lyon, leur relation amicale se poursuivant jusqu'au début des années 1850, où elle s'arrête brusquement.
Tout d'abord vice-président au tribunal civil de Marseille, il est nommé procureur général à la cour royale d'Aix-en Provence, en 1831. D'idées libérale, il participera, en tant que magistrat, aux premiers questionnements sur l’utilité de la peine de mort ; il militera d'autre part pour l’indépendance de la magistrature et le respect de la liberté de la presse.
Sculpteur, statuaire. Cousin issu de germain de MDV.
Né dans une famille d'artisans sculpteurs, il est l'élève de son père et de son grand-père, à Douai, puis, à Paris, celui de Bridan et de Stouf. Il remporte le second prix de Rome en 1818, et gagne assez rapidement sa vie comme artiste académique reconnu, certains, Balzac notamment, voyant même en lui l'un des artistes les plus doués de sa génération. Intellectualisant son métier, il va considérer la statuaire comme devant être monumentale et publique, représentative de la société, de son histoire, de ses croyances. C'est ainsi qu'il répondra surtout à des commandes publiques : le duc de Berry ou La défense de la ville (pour la ville de Lille), Le régent, le maréchal Mortier (pour Versailles) et qu'il va travailler pour un certain nombre de chantiers publics : La Madeleine, le Sénat, le Louvre (dans la cour carrée). Il réalisera par ailleurs des statues, bustes, de personnages renommés tels que Charles X, le duc d’Angoulême, Benjamin Constant, Broussais...
Plus proche des intellectuels que des artistes sculpteurs, il va écrire lui-même, notamment diverses notes (restées inédites jusqu'à sa mort) accompagnées de dessins, taches ou tracés géométriques censés représentés des notions, vraisemblable ou invraisemblable expression d'expériences à caractère mystique, transmises aussi dans son seul livre, L'évangile rouge.
Beaucoup de ses œuvres ont, semble-t-il, été détruites ; on peut en voir cependant au Musée de Douai (des statues qu'il a lui-même léguées,) et à Paris (par exemple à Saint-Louis-en-l'île), ou à Versailles.
Évoqué par son oncle, Constant Desbordes, dans le courant des années 1820, comme quelqu'un à connaitre, c'est par Balzac que Marceline Desbordes-Valmore le rencontrera au début des années 1830, la correspondance nous apprenant d'ailleurs que leurs rapports deviennent assez vite compliqués, avec l'évocation notamment de la rugosité de son caractère à lui et même de son délire, à tel point qu'elle va très vite chercher à l'éviter à tout prix.
(Née Mlle de Lavit ou Chevalier de Lavit en 2 novembre 1780 à Saint-Domingue - 14 octobre 1850 à Passy)
Cantatrice.
Elle remporte, en 1797, le premier prix du conservatoire, puis, en l’an VII (1799), le premier prix de « déclamation appliquée à la scène lyrique. » . Cette même année 1799, elle entre à l’Opéra, où elle connait la gloire assez rapidement, devenant même vraisemblablement, « la grande cantatrice de l’Empire. » Elle chantera Sacchini, Glück et surtout Spontini, étant restée célèbre pour son interprétation dans La Vestale et dans Fernand Cortez. Elle arrêtera sa carrière en 1826. Sa vie personnelle sera marquée par les disparitions prématurées et rapprochées, au tournant des années 1820, de son fils, à l'âge de seize ans, de son mari, danseur, placé à Montmartre chez M. Blanche, et de sa sœur. Dans ces mêmes années 1820, un amour malheureux, exalté, pour un homme plus jeune qu'elle, Charles Pierquin, la marquera durablement.
C'est dans les années 1800 ou 1810 que Marceline Desbordes l'entendra chanter sur la scène du Théâtre de Rouen, une voix qui va l'enthousiasmer immédiatement, pour ne devenir une amie proche, peut-être par l'entremise du docteur Alibert, que dans les années 1830.
« Cousine » de MDV : Marie-Brigitte Lucas, née en 1750, et qui est tante de MDV par sa mère, est assez certainement la grand-mère de Hyacinthe Buisset, qui serait donc cousine au 2ème degré de MDV, cousine issue de germain comme on dit.
Écrivain, elle commence sa carrière dans les lettres avec Fleurs du midi, recueils de vers, en 1836. Sa gloire poétique sera à son apogée, avec plusieurs prix remportés, et des rééditions de ses livres, dans les années 1840. Mondaine, ambitieuse, on sait sa volonté de connaître le tout Paris des lettres, d'où peut-être le rapprochement avec Marceline Desbordes-Valmore (elles seront en relation amicale entre 1846 et 1851), comme aussi ses relations avec Musset, Victor Cousin, ou comme avec Gustave Flaubert, évidemment.