1. Voici un index des destinataires des lettres de Marceline Desbordes-Valmore. Il comprend :
a/ Les noms que l'on va retrouver dans l'index des lettres (lettres envoyées comme reçues).
b/ Les noms révélés avec les lettres que j'appellerais « manquantes » qui sont des lettres que nous savons avoir été écrites, parce qu'il y est fait allusion dans une autre lettre par exemple, mais dont nous n'avons plus la trace matérielle immédiate (elles ont été détruites, sont perdues ou dispersées dans des collections privées).
2. Cette liste comporte pour le moment à peu près cinq cent entrées :
a/ Lorsqu'il y a un doute sur la validité d'un nom, celui-ci est alors suivi d'un point d'interrogation entre crochets carrés.
b/ Les personnes morales (académies, journaux...), comme aussi les noms des personnes qui ne sont contactées qu'anonymement, pour leur fonction (ministres, par exemple,) n'apparaissent pas.
c/ Quelques destinataires ou expéditeurs, peu nombreux, sont restés anonymes.
3. Les noms suivent l'ordre alphabétique :
a/ Quand il y a plusieurs prénoms, le prénom le plus usuel est précisé entre guillemets.
b/ Certaines personnes ont deux noms, c'est notamment le cas des mariages évidemment. Mais cependant chaque personne n'a qu'une seule entrée dans cet index. Et afin de ne pas être amené à ce qu'une même personne apparaisse plusieurs fois, j'ai dû choisir celui des noms qui m'a semblé le plus usuel : ainsi, par exemple, la sœur de Marceline Desbordes-Valmore, Eugénie, se trouvera au nom de Drapier, son nom d'épouse, tandis que la fille de Marceline Desbordes-Valmore, Ondine, qui va prendre le nom de Langlais, apparaîtra cependant sous celui de Valmore, nom par lequel il m'a semblé que l'on pouvait davantage la connaitre, nom qui par ailleurs est un pseudonyme, pour Lanchantin.
Selon Hippolyte Valmore, il s'agirait de l'épouse d'un médecin ayant exercé à Saint-Pétersbourg. Et l'on trouve, c'est vrai, un médecin de ce nom, à Saint Pétersbourg, dans les années 1840 et ayant par ailleurs contribué à développer l'homéopathie.
Avocat, journaliste, représentant du peuple à l'Assemblée législative, mari de Hyacinthe Valmore.
Issu d'un milieu très modeste, il fait de brillantes études au collège de Mamers, et au séminaire, au Mans. Devenu clerc, il est nommé enseignant de rhétorique. Renonçant rapidement à l'état ecclésiastique, il quitte aussi sa place d'enseignant, devient précepteur, puis vient à Paris, pour suivre des études de droit. Devenu avocat, en 1837, il se marie, un mariage, dont il aura deux enfants, Henry et Aimé. Selon toute vraisemblance, sa femme meurt assez rapidement. Tout en étant avocat, il poursuit une activité de journaliste, de rédacteur, par exemple, à l’Encyclopédie catholique du XIXème siècle, où il coopère, semble-t-il assidûment, en y rédigeant des articles. Au moment de la Révolution de 1848, il décide de se rallier à la République, et se lance en politique. Passant de la gauche, à une droite modérée, il se rallie à Louis-Napoléon. Élu représentant de la Sarthe, en 1849, il apparaît alors comme quelqu'un de très pressé, travailleur, et qui ne s'accorde que peu de loisirs. Il adhère au coup d’État de Louis-Napoléon, et est réélu à deux reprises. Il rencontre Ondine Valmore dans une commission d'enseignement, et ils se marient en 1851. En 1852 naît Marcel qui mourra très rapidement. Ondine, atteinte de tuberculose, meurt également l'année suivante. Jacques Langlais, passant, en 1857, de l'Assemblée législative au Conseil d’État, est envoyé, en 1865, au Mexique, par le gouvernement, pour suivre l’utilisation de l’argent donné au nouveau pouvoir de Maximilien d'Autriche. Il va mourir l'année suivante dans des circonstances étranges, on ira jusqu'à parler d’empoisonnement.
C'est, en 1849, à l’occasion du procès des ayants droits de Madame Récamier contre Louise Colet, dont il est l’avocat (en tant qu'avocat du journal La Presse, dans lequel Louise Colet voulait publier les lettres de Mme Récamier à Benjamin Constant), qu'il se lie d’amitié avec Marceline Valmore, pour, par la suite, comme on l'a vu, devenir son gendre.
Au début des années 1810, il obtient des ses employeurs une mission en Italie où il passera quelques années, parmi les plus enthousiasmantes et marquantes de toute sa vie.
Le journaliste, l’auteur
Auteur de théâtre (de courts textes souvent, des moralités, des proverbes), de poèmes, de nouvelles, de traductions (de Schiller, de Bürger, de Goethe, avec Le Roi des Aulnes) ou d’adaptations (d’Hoffmann par exemple), romancier (Fragoletta, Carlo et Bertinazzi, entre autres titres), critique d’art, s’il est encore un peu connu aujourd’hui c’est, comme journaliste, pour avoir couvert la célèbre affaire Fualdès, en 1817, en inventant en quelque sorte le reportage judiciaire (tout en étant exact dans son récit, il montre l’intérêt des débats, et fait part de ce qui n’est pas dit, de ce qui tient de l’atmosphère ou des réactions, du ton, des attitudes).
Le révélateur
On le cite et le connait encore aussi aujourd'hui comme éditeur des œuvres d’André Chénier, en 1819, un ouvrage qui exercera immédiatement une très grande influence sur la jeunesse de ce temps.
C'est ainsi qu'il sera, homme de l’ombre, amoureux du talent d’autres et leur révélateur. Portant Vigny aux nues, il aida aux débuts de Balzac, guida George Sand, vanta le jeune Thiers, publia Auguste Barbier, rendit hommage à Stendhal, défendit Musset et Gauthier dans leur qualité de poètes, il goûta les poésies, aida, et encouragea Marceline Desbordes-Valmore.
Révélateur, il l’est aussi de légendes qui vont nourrir le romantisme, car c’est lui qui, dans les premiers, introduisit en France, dès 1818, dans La vallée aux Loups, les motifs notamment fantastiques qui serviront si souvent au mouvement romantique, ou l’atmosphère moyenâgeuse, les monastères gothiques, les âmes en peine, le macabre, etc., avec ses nouvelles compilant les légendes écossaises ou allemandes, dans des lectures qui fit les bons moments de la société choisie qui se réunissait, par exemple chez Sophie Gay.
L’auteur de la « camaraderie littéraire »
Dans les années 1820 existe une hostilité entre les membres du groupe du Mercure du dix-neuvième siècle (journal créé en avril 1823, par Latouche, Senancour...), partisans d’une littérature nouvelle, mais animés en même temps d’un esprit politiquement libéral, c’est-à-dire républicain, et le groupe de La Muse française (journal crée en juillet 1823, par Émile Deschamps, Victor Hugo...), eux aussi partisans d’un renouveau en littérature, mais ne voyant que par la poésie, ultra-monarchistes et chrétiens d'autre part.
Hyacinthe de Latouche va soutenir cette hostilité entre les deux groupes et reprochera, tout spécialement, les coteries littéraires, l’arrivisme forcenés de quelques-uns, le souci de l'intérêt personnel et mercantile, la disparition de l’idéal en quelque sorte, dans un article devenu fameux, « La camaraderie littéraire »Paru dans La Revue de Paris en octobre 1829.. Cet article arrivant au moment de la « bataille d’Hernani », les écrivains autour de Victor Hugo, et Victor Hugo lui-même, prirent cela pour une trahison et Latouche devint l’homme le plus haï du petit monde littéraire. Gustave Planche, deux ans plus tard, en 1831, donna comme un coup de grâce à Latouche, par un articleParu dans La Revue des deux mondes, alors nouvellement crée. qu’il intitula « Haine littéraire », article dans lequel H. de Latouche, jamais nommé, y est soupçonné d’avoir paraphrasé, démarqué certains auteurs, et y est surtout accusé d’avoir voulu salir et gâter la jeune littérature. Autant dire que Latouche, journaliste, n’avait pas bonne presse auprès du monde littéraire de l’époque.
Le républicain
Entre royalistes, romantiques en littérature, et libéraux, classiques esthétiquement, H. de Latouche se présente comme le « romantique républicain »Frédéric Ségu lui consacra en 1931 une biographie qu'il intitula, Un romantique républicain, H. de Latouche, Paris, Société d’édition « Les Belles Lettres »., qui a mis en accord ses idées et ses volontés esthétiques, et qui en cela s’est révélé beaucoup plus rapide qu’un Victor Hugo, par exemple, à développer et soutenir des idées démocratiques et humanistes. Dès 1815, H. de Latouche se jette dans l’opposition la plus claire. Alors débutant journaliste, avec un respect de façade, il développe, dans Le Constitutionnel notamment, ses idées d’opposition à l’égard du principe d’autorité monarchique, comme à l’esprit de vengeance inhérent aux Bourbons à cette époque, avec l’espoir d’un monde ayant rejeté l’oppression, en Europe comme dans les colonies. De même en 1830, alors que, dans un premier temps, il s’était rallié, comme beaucoup, à ce qu’il croyait être « la meilleure des Républiques », il passa rapidement, notamment par le biais des colonnes du Figaro (dont il avait acheté une part), à l’opposition la plus vive. D’aucuns on dit que la détestation tenace dont il était l’objet de la part de beaucoup venait assez probablement de cet engagement républicain qu’il avait et qu’on lui reprochait sans le dire.
Et Marceline Desbordes-Valmore
Le biographe de Marceline Desbordes-Valmore, Francis Ambrière, situe leur rencontre en 1819, certainement dans l'atelier de Constant Desbordes, et leur histoire d'amour, brève, jusqu'au départ de Marceline Valmore pour Lyon en 1821. A bien des égards elle pensa à lui et l'aima tout au long de sa vie, comme en témoigne une lettre intéressante qu'elle écrivit au moment du décès de H. de Latouche, en 1851, lettre portrait d'un homme idéaliste, intègre, mais mélancolique, malheureux de la vie, un homme qu'elle dépeint bien meilleur et généreux et complexe que son image sociale.
(1808, à Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne) - 27 août 1881, à Sceaux)
Poète, traducteur (de l'italien, de l'espagnol), écrivain de l'Espagne. A l'époque de l'échange de correspondance avec MDV, il est précepteur du duc de Montpensier, pour devenir, en 1843, son secrétaire des commandements.
Pâtre dans son jeune âge, ses dons pour le dessin lui permirent de suivre les cours de M. CaulletCharles Caullet (1741-1825.) à Douai, puis, à Paris, ceux de Vien. Menant dès lors un vie très active, il réalisa par exemple, sous le Consulat, des portraits, qui ont été gravés, de généraux autour de Bonaparte (Bernadotte, Hoche, Masséna...) A la mort de son épouse, il perd peu à peu l'énergie, les commandes sont moins nombreuses, les techniques évoluant d'autre part, et la mine de plomb, dont il se servait pour ses dessins, plus guère à la mode. Quelques appuis (Chateaubriand, le général Delcambre, Martin du Nord) et quelques amis qu'il avait (Simon Chenard, acteur et chanteur, Constant Desbordes, Louis-Léopold Boilly...) lui permirent, sinon d'éviter la gêne et l'isolement, du moins de ne pas sombrer complètement dans la misère. S'il lui arrivait des crises de cynisme, et de misanthropie, notamment à propos du monde de l'art, il apparaît cependant comme un homme bon et désintéressé, généreux.
On peut penser que Marceline Valmore l'aura rencontré par son oncle, Constant Desbordes (ils ont suivi tous deux des cours à l'école municipale de dessin auprès de M. Caullet, à Douai,) et il l'a représentée au moins à deux reprises : un tableau, que l'on voit ci-dessus, est conservé, en copie, à la bibliothèque de Douai.
Lefèbre (ou Lefebvre, ou Lefèvre), Paméla, née Mlle Branchu
(1801 à Villefranche-de-Conflant - 1884 à Marseille)
Brillant élève au collège de Lunel, il a pour condisciple Thiers dont il restera l'ami. Nommé à la direction du secrétariat de la mairie de Marseille, en 1831, il occupera ce poste pendant près de 40 ans. C'est ainsi qu'il participa à l'organisation de tous les grands travaux des règnes de Louis-Philippe et de Napoléon III, dans sa région, et notamment à la construction du Canal de la Durance, pour acheminer l'eau de la Durance à Marseille.
Quant au début de la relation avec Marceline Desbordes, son épouse, Marianne, mettait en musique des poésies du temps, de Marceline Valmore, entre autres. C'est à l'occasion de l'envoi d'une partition, vers 1829, qu'ils commenceront une relation épistolaire qui devait durer 30 ans, sans que d'ailleurs ils ne se rencontrent beaucoup. On sait également qu'il sera en lien épistolaire avec d'autres gens renommés de l'époque, gens de lettres, journalistes, poètes, musiciens, acteurs, tels qu'Armand Carrel, Auguste Brizeux, Léon Gozlan, Marie Dorval...
(29 [19?] juillet 1790, à Douai - 12 mars 1847, Château de Lormois (Nord)
Représentant du peuple à l'assemblée, siégeant dans la majorité, à partir de 1830, il est nommé, en 1834, procureur général près de la cour d'appel (c'est en tant que tel qu'il participera, par exemple, au célèbre procès d'avril 1835 contre les émeutiers de 1834 à Lyon,) pour occuper par la suite plusieurs postes en tant que ministre (travaux publics, commerce, justice.)
(1er octobre 1803, à Aigle (Canton de Vaud, Suisse) - 1er mars 1879, à Gryon (id.))
Elle mène vraisemblablement une carrière littéraire jusque dans les années 1840 (poésie, anthologie), après quoi elle se serait particulièrement consacrée à ses proches, aussi bien à Paris, que lors de leur retour en Suisse.
(8 août 1829, à Paris - 20 juillet 1870, à Washington)
Ecrivain d'histoire, d'essais littéraires et politiques. Journaliste, notamment au Journal des Débats, où il entre en 1856. L'année des deux lettres qui suivent, 1849, est celle où il intègre l'Ecole normale supérieure.
Née sous Louis XVI, elle s'est mariée sous la Terreur, a commencé sa vie mondaine sous le Directoire, jusqu'à devenir égérie parisienne sous le Consulat. Un temps exilée sous l'Empire, elle devient la grande dame de la Restauration, presque monument sous la Monarchie de Juillet, elle s'éteint sous la 2ème République. Elle restera quasiment toujours au devant de la scène mondaine parisienne, comme un personnage clé des coulisses de ce temps.
C'est par la recommandation de Hyacinthe de Latouche, en 1825, que Mme Récamier s'intéressera à Marceline Valmore, souvent pour chercher à lui venir en aide, et elle resteront liée, de manière ténue, jusqu'à la mort de Mme Récamier en 1849.
Choisissant, après la médecine, l'écriture comme une réponse possible à un mal être social (mort de son père, prime jeunesse « noyée dans la tristesse », jeunesse très studieuse, mais pauvre), il voit sa sincérité littéraire rejetée par le public, ses poèmes (Joseph Delorme, Consolations) jugés trop prosaïques, son rapprochement vers la religion (Volupté, roman) décidément incompréhensible.
Il commence sa carrière de critique comme avocat des jeunes écrivains romantiques (dans Tableau historique de la poésie et du théâtre au 16e siècle, ou dans des articles au Globe et, à partir de 1831, à la, encore toute nouvelle, Revue des Deux-Mondes.)
Inaugurant avec ses Portraits une sorte de sous-genre littéraire, il prétend « chercher l'homme dans l'écrivain », des textes « mi-critiques mi-poétiques », une critique non sereine en tout cas, au moins en ce qui concerne les portraits d'auteurs contemporains, « impressionniste », c'est-à-dire éventuellement traversée par ses humeurs, comme par ses jalousies, etc., mais une critique reposant cependant sur une érudition, une recherche du vrai, un réel travail, le tout dans une langue délicate et qui charma beaucoup.
Lorsque vingt ans après, il aura complètement tourné le dos au romantisme, il écrit, à partir de 1849, chaque lundi, ce qu'il appelle désormais des Causeries : l'écriture a changé quelque peu (moins d'images, moins de métaphores), et il plaide désormais pour la mesure, la tradition, le retour à un nouveau classicisme, la méthode elle-même se rapprochant de la science, avec un soucis d'objectivité davantage marqué.
En même temps, il poursuivra son imposant travail sur Port-Royal (cours à Lausanne en 1837-38 et une édition qui ne se terminera qu'en 1858), travail de naturaliste, travail relevant des sciences morales en quelque sorte, où, à travers des portraits il retrace l'histoire spirituelle du 17ème siècle.
Très sévère à l'égard de beaucoup d'écrivains de son temps (il va méconnaître Balzac comme Stendhal, par exemple), il se plaindra beaucoup lui-même d'être calomnié (il est vrai qu'il provoquera de vigoureuses réactions à son encontre, par exemple lorsqu'il dénonce la « littérature industrielle » des romans-feuilletons, et plus généralement pour ses enquêtes souvent trouvées trop minutieuses, pour sa jalousie ou son ambition...) tout en étant cependant dans le même temps couvert d'honneurs (nommé à la Mazarine en 1840, il est élu académicien en 1845, puis, après s'être rallié à l'Empire, en 1852, il donne des cours au Collège de France, à l’École Normale, devient sénateur,) et il reste que Sainte-Beuve qui « domina la critique de son siècle, a ouvert la voie à toutes les tendances de la critique du XXème siècle. »
C'est, au début des années 1830, par l'entremise de Mme Tastu et de Pauline Duchambge, et à l'occasion d'un article de Sainte-Beuve sur Les Pleurs et Une Raillerie de l'Amour, que Marceline Valmore entrera en contact avec lui.
Lettres de MDV à Sainte-Beuve
- Charles de Spœlberch de Lovenjoul, Sainte-Beuve inconnu, Paris : Librairie Plon, 1901, de la page 187 à 244 (Lettres de MDV à Sainte-Beuve, extraites de la collection de Lovenjoul, aujourd'hui à la bibliothèque de l'Institut.)
Sainte-Luce, Henriette-Louise de Brancas-Lauragais, Marquise de
(15 avril 1806, à Morlaix – 5 juillet 1854, à Montmorency)
Ecrivain.
Voir : Les amis de Souvestre, où l'on trouvera un certain nombre d'éléments de la vie de ses amis et relations (Evariste Boulay-Paty, par exemple, l'un des destinataires des lettres de MDV,) dont Marceline Desbordes-Valmore.
Mélanie Villenave partagera sa vie d'adolescente entre Nantes et Paris, suivant un père à la vie mouvementée. Elle s'installera à Paris, au moment où son mari, le lieutenant Waldor, part en garnison à Montauban, en 1822, et qu'elle ne le suit pas. Elle tient salon, soirées de conversations et de jeux, où elle reçoit par exemple Cordellier-Delanoue, ou encore Alexandre Dumas, qu'elle rencontre en 1827, et avec lequel elle aura une liaison de deux ou trois ans, au moment où lui n'est pas encore l'homme connu, reconnu, célébré. L’amant incite alors sa maîtresse à entrer dans la révolte, contre la religion, contre le père, contre la société ; il propose la désintégration sociale, le désordre. Mais il s'en va, la laissant inconsolable. Elle reste néanmoins plus que jamais mondaine... Et puis, quelques romans et drames dans les années 1830 et 40, la mort de sa fille, en 1852...
Liée à Marceline Desbordes-Valmore, depuis le début des années 1830, celle-ci n'accepte pas, lors d’une soirée, de lire ses propres vers, ce qui agace Mélanie Waldor, et qui va, au début des années 1850, éloigner décidément celle qui n'aime que « les soirées » de celle qui n'aime que la « causerie intime d’un cœur aussi bon que le vôtre ».